Les périodes difficiles de la vie et leur impact sur le bien-être
Un adulte sur deux connaîtra un épisode de détresse psychologique, d’après l’Organisation mondiale de la santé. Pourtant, trop souvent, la demande d’aide arrive tard, quand elle arrive. Les chiffres sont sans appel : la santé physique et sociale encaisse de plein fouet les conséquences de ces tempêtes intérieures, alors même que des solutions éprouvées existent. Mais, dans la vie de tous les jours, peu les appliquent, laissant la spirale du mal-être s’installer. Pourtant, agir tôt, même à petite échelle, change la donne.
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Pourquoi les périodes difficiles bouleversent notre équilibre de vie
Ruptures inattendues, maladies, tensions au travail, conflits familiaux : aucun parcours n’est linéaire. Les périodes de turbulence frappent sans prévenir, bousculant les repères. Ce sont ces moments où la vie vous met à l’épreuve, où la résilience et le sens de l’adaptation sont sollicités au maximum. Tristesse, anxiété, colère, frustration : ces émotions pénètrent chaque recoin du quotidien et s’immiscent jusque dans le corps.
La pandémie de COVID-19 en est un exemple frappant. Elle a bouleversé routines et certitudes, isolé des millions de personnes, allongé l’ombre du stress permanent. Le quotidien s’est retrouvé suspendu aux aléas du contexte, exposant notre fragilité face à l’imprévu. Ce qui semblait stabilisateur, la routine, les habitudes, est devenu source d’incertitude, tiraillé par l’environnement et les pressions sociales.
L’équilibre repose sur un dosage subtil entre sphères personnelle, familiale, sociale et professionnelle. Un déséquilibre prolongé, ou le fait de tout miser sur une seule sphère, complique le retour à la stabilité. Maladie chronique, tensions relationnelles, difficultés financières : ces défis renforcent la vulnérabilité émotionnelle et accentuent le stress, rendant la reconstruction plus ardue.
À cela s’ajoute la pression sociale : la multiplication des attentes, la difficulté à jongler entre travail, famille et santé, tout s’emmêle. Cette interaction permanente façonne la façon dont on traverse l’épreuve et préserve, ou non, sa santé mentale et physique.
Quels signaux révèlent un impact sur la santé mentale et le bien-être
Les périodes difficiles laissent rarement indemnes. Les premiers signes ne trompent pas : irritabilité, tristesse, anxiété, perte d’intérêt pour ce qui d’habitude fait plaisir. L’isolement peut s’installer, parfois sans même qu’on s’en rende compte. Certains se replient, d’autres tentent de masquer l’épuisement qui s’installe peu à peu.
Sur le plan physique, le corps encaisse lui aussi. Fatigue qui ne passe pas, nuits hachées, appétit déréglé, douleurs diffuses : autant d’alertes à prendre au sérieux. Sous la pression, le taux de cortisol grimpe, le système immunitaire s’affaiblit, la récupération devient laborieuse. L’esprit n’est pas seul à souffrir, le corps paie son tribut.
Demander de l’aide n’a rien d’évident. La gêne, la peur du jugement ou le sentiment d’être un fardeau renforcent l’isolement. Les relations, au travail comme à la maison, deviennent tendues. La tolérance diminue, le dialogue s’étiole, chacun reste sur ses gardes.
Voici les signaux les plus courants qui traduisent un impact sur le bien-être psychique et physique :
- Symptômes anxieux ou dépressifs : nervosité, baisse d’énergie, difficultés à se concentrer.
- Altération du sommeil : nuits écourtées ou trop longues, cauchemars récurrents.
- Manifestations physiques : maux de tête, tensions dans le dos, problèmes digestifs.
Le bien-être ne se limite pas à la simple absence de symptômes : il se mesure aussi à la capacité de réguler ses émotions, de maintenir l’équilibre entre ses différentes sphères de vie et de demander un coup de main quand le besoin s’en fait sentir. Quand la souffrance s’installe et perturbe la vie quotidienne, il vaut mieux ne pas attendre pour réagir.
Conseils concrets pour préserver son équilibre et avancer malgré l’épreuve
Pour traverser une période difficile, la résilience se construit pas à pas. Premier réflexe : reconnaître ce qui se passe, même si c’est douloureux. Tenter d’ignorer ou de minimiser la difficulté ne fait que prolonger l’inconfort. Ensuite, miser sur la régulation émotionnelle : s’accorder quelques minutes pour respirer, retrouver le fil de ses sensations, pratiquer la pleine conscience. Ce ne sont pas des recettes miracles, mais des appuis solides pour calmer la tempête intérieure.
Le soutien des autres compte. Se tourner vers des proches de confiance, qu’il s’agisse de la famille, d’amis ou de collègues, ouvre une brèche dans l’isolement. Parler, ce n’est pas faiblir : c’est s’offrir une chance de voir les choses autrement. S’accorder de la bienveillance, accepter les doutes et la lassitude sans se juger, aide à tenir le cap.
Reprendre une routine, même minimale, permet de réintroduire des repères. Se fixer des horaires, instaurer des rituels simples, une marche, un repas partagé, un moment de lecture, : autant de points d’appui pour ne pas perdre pied. L’introspection, à travers l’écriture ou la thérapie narrative, éclaire les priorités et aide à faire du tri dans ses pensées.
Quelques leviers concrets peuvent aider à traverser la période :
- Pratiquer la gratitude : noter chaque jour un fait positif, même minime, nourrit la persévérance.
- Prendre du recul : changer de perspective permet parfois de repérer des ressources insoupçonnées.
- Si la souffrance persiste, envisager un coaching individuel ou un accompagnement thérapeutique.
Traverser l’épreuve ne laisse personne indifférent. Mais c’est aussi l’occasion de découvrir des forces insoupçonnées et, parfois, de redéfinir ce qui compte vraiment. Qui sait, la prochaine secousse pourrait bien révéler un nouvel équilibre à bâtir.